Sanglier Hors série
 
l'amicale des anciens et anciennes du groupement saint Cyr  
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Hommage à frère Claude


Cher Frère,

 

Comment vous oublier, comment vous remercier ?

 

Depuis toujours je garde à l'esprit mille moments me rappelant votre

souvenir, tantôt drôles, tantôt sportifs, tantôt musicaux, tantôt

éducatifs.

 

Comment oublier ces innombrables parties de balle au prisonnier ou de foot

auxquelles vous étiez systématiquement intégré comme joueur, arbitre, voire

soigneur... entre les tilleuls de Jeanne d'Arc ?

 

Comment oublier vos cours de chant du samedi matin en salle d'étude où à

trois classes de cours moyen en même temps vous saviez à la fois

sensibiliser à l'art de découvrir sa voix et son oreille, faire apprendre

des paroles de cantiques que nous savons encore et... discipliner tout ce

monde moyennant quelques vociférations !? Aussi vous nous enregistriez, et

même si votre magnétophone se devait d'être "fermement" manipulé, il resta

comme votre flûte à bec un outil très utile à l'élaboration d'un canon ou

la justesse d'un demi-ton.

 

Comment oublier votre éternelle gentillesse, votre présence animatrice dans

un bus, dans un train de classe de neige ou lors d'une sortie de "plein air" ?

 

Comment oublier votre enseignement à notre communion privée, vos séances de

 

gymnastique, "Jean petit qui danse" et "Ma serpette est perdue" ?

 

Une anecdote m'en appris à votre égard : En revenant d'un après-midi de ski

de fond lors d'une classe de neige en Haute-Savoie en février 1984, dans le

car, nous nous racontions des blagues et des énigmes. Vous lançâtes

celle-ci à la cantonade : "Un canard pond un œuf sur un mur séparant deux

propriétés. A qui appartient l'œuf ?"

Toutes nos réponses vous insatisfairent. Nous devions trouver facilement.

Et vous m'interpelliez : "Toi oui toi Frédéric tu devrais vraiment savoir!

Un canard! Enfin!

Cela durait.

"UN CANARD POND UN OEUF" sur un ton plus haut accompagné d'un regard

courroucé. Vous chauffiez, vous bouillonniez, prenant à parti les autres

accompagnateurs, laissant encore plus votre auditoire dubitatif.

J'aurai du mettre en évidence que seules les cannes pondent, étant le seul

élevé dans une ferme.

 

Ce jour-là est à votre image. Un cœur généreux et débordant, ces

débordements étant parfois surprenant.

Vous resterez dans nos cœurs et dans nos souvenirs.

 

Frédéric DESSAUNY