Donne-lui le repos éternel SEIGNEUR, fais briller sur lui la lumière sans fin.
Aujourd’hui, ce bon et fidèle serviteur est entré dans la lumière, la paix et la joie de la vie éternelle.
Bernard est son deuxième prénom, mais c’est celui qu’il a choisi, espérant dans sa jeunesse devenir moine pour répondre à l’appel du SEIGNEUR.
Pour des raisons de santé sa destinée était ailleurs ; merci SEIGNEUR.
Le 29 juin 1953, à peine âgé de 25 ans, Bernard BEZILLE reçoit en la cathédrale de NEVERS le sacrement de l’Ordre par Monseigneur FLYNN.
Commence alors une vocation de pasteur d’un troupeau que nul ne peut dénombrer, jusqu’à ce matin du 8 août 2008.
L’abbé, c’est ainsi que beaucoup l’appelaient. Il aimait bien.
L’abbé Bernard BEZILLE débute son ministère à cette époque où notre diocèse ne manquait pas de prêtres, comme vicaire du curé MINET à la paroisse Notre Dame de Lourdes.
Mais très vite, dès 1954, c’est la cathédrale qui l’accueille avec l’abbé Roland DUMAS, comme vicaires du père SALINS.
Les jeunes du caté, de la profession de foi, de la confirmation, les adultes, les personnes âgées, tous ont pu constater que l’abbé Bernard BEZILLE avait reçu en cadeau cette capacité à penser et à se donner à son prochain, en paroles et en actes, en rendant gloire à DIEU et en honorant sans cesse MARIE dans les pas de Bernadette à laquelle il était très attaché.
Très souvent il visitait le quartier déshérité des Pâtis d’où il rapportait outre des puces, un morceau de gâteau, une friandise donnée avec amour par des familles pauvres, alors que ceux qui se rendaient dans les quartiers chics revenaient les mains vides.
Grâce à une éducation transmise par des parents soucieux de son état, le jeune prêtre aimable et souriant qu’il était, rayonnait d’une belle prestance, arborant une « tonsure » parfaite et une soutane impeccable. Ce goût du beau, en premier lieu pour le SEIGNEUR lui restera jusqu’au terme de sa vie.
En 1960, il est appelé au service de l’Enseignement Catholique St CYR, comme aumônier du premier regroupement Saint Joseph avec Saint Cyr. …/…
Quel élève ne se souvient pas de l’abbé Bernard BEZILLE, toujours présent, dans la catéchèse, les nombreuses célébrations, ses homélies inoubliables commençant par « mes amis … » qui ont marqué le cœur et fait grandir la foi des jeunes, son écoute de tous et chacun.
Toujours disponible au-delà des périodes scolaires, il donna de son temps , de son dévouement en faveur des jeunes, dans les camps de vacances en montagne, dans les Alpes, les colos aux Gais Lurons Neversois avec Frère Lucien, sans oublier ce camp de 1961 commencé sur la côte Basque, poursuivi dans les Pyrénées à Cauterets sous la tente et les ascensions enthousiasmantes : le lac de Gaube, le Vignemale, le cirque de Gavarnie, pour se terminer par le pèlerinage à Lourdes. De tels moments de grâce sont gravés à jamais dans la mémoire.
En 1971, le Père STREIFF, le nomme délégué diocésain pour le monde de la santé ; pour lui, une vocation à l’intérieur de sa ocation.
En 1974, la paroisse de La Charité et des communes environnantes a besoin d’un curé. Aujourd’hui les paroissiens se souviennent encore de cette longue période où l’abbé Bernard BEZILLE fut leur pasteur. Un lien étroit s’était créé, chacun se proposant de lui rendre service lors de déplacements à NEVERS etc…
Avec ce don du contact humain, l’abbé a toujours su se faire aider et accueillir dans les familles comme dans les communautés religieuses.
Ses parents comptaient beaucoup pour lui, et sa peine fut grande au jour de leur départ. Jamais il n’oublia de les nommer dans sa prière aux dates anniversaires. Jusque sur son lit d’hôpital, il désira conserver la photo de ses parents auprès de « son JESUS ».
En 1992, à partir du regroupement des paroisses Cathédrale-St Etienne-St Pierre, voulu par le père MOUTEL, l’abbé Bernard BEZILLE que désormais beaucoup appellent « père », entre dans l’équipe pastorale. NEVERS retrouve avec bonheur son prêtre bien-aimé.
Il est alors et surtout responsable de la pastorale de la santé pour le diocèse. Il accomplira cette mission au service des malades, des personnes âgées, en hôpital, en maison de retraite avec un dévouement sans limite, une vraie tendresse de père, en tant qu’aumônier, jusqu’à ce jour de novembre 2007 où la maladie l’a frappé à son tour : Combien d’appels jour et nuit, de déplacements auprès des personnes en fin de vie, des mourants, sans oublier les visites quotidiennes.
En plus des messes dominicales à la chapelle de l’hôpital, et/ou à la chapelle de l’Oratoire, la cathédrale, St Etienne ou St Pierre le père Bernard BEZILLE célèbre chaque semaine la messe en milieu hospitalier, chapelle de l’hôpital, Pougues et chaque jeudi sans exception à la MAPAD Emile Clerget. Pour les résidents, le jeudi c’était leur dimanche. C’était merveilleux de voir ces personnes âgées (une trentaine) handicapées pour certaines, en fauteuil roulant ou avec déambulateur attendre un peu avant 11 heures le père BEZILLE comme le messie. …/…
Et dans son grand enseignement il leur adressait souvent ces paroles apaisantes et réconfortantes, face aux épreuves vécues par beaucoup : « Mes amis, l’important c’est de voir les choses d’en haut ».
En 1988, lors de son intronisation le père MOUTEL comptait encore 110 prêtres pour son diocèse. Vingt ans après ce nombre est réduit de plus de moitié.
C’est ainsi que tout en conservant la responsabilité de la pastorale de la santé, le père Bernard BEZILLE est envoyé en 2000 pour prendre la charge de curé de Challuy et des paroisses de Sermoise, Gimouille et Saincaize. Le 29 juin 2003, en la fête de St Pierre et St Paul à l’église de Challuy, il célèbrera ses 50 ans de vie sacerdotale.
Il ne manque pas de participer à quelques pèlerinages du diocèse à Lourdes, dans sa dévotion fidèle à MARIE et à Bernadette.
Grâce à son charisme, à ses qualités d’éducateur, le père Evêque lui demande de participer à la formation des diacres permanents et à les accompagner jusqu’à leur ordination.
Le 2 décembre 2007, connaissant sa maladie, il se confie à son ami le père Pierre GRESLE et rédige son testament spirituel. Pourtant huit mois durant il luttera dans son combat pour la vie : de son hospitalisation à l’Alma à Paris à plusieurs reprises – à son domicile – chez les sœurs de la Visitation – chez les petites sœurs des pauvres ( espérant à ce moment aller se reposer dans les Alpes à Servoz ) – à la polyclinique du val de Loire – à son domicile avant d’être accueilli à la résidence St François puis enfin à la polyclinique du val de Loire.
Merci à tous ceux et celles qui l’ont accompagné jusqu’à son abandon dans les bras de son SEIGNEUR.
Le 14 août avec le père Francis DENIAU, la grande majorité des prêtres du diocèse, une foule immense se pressait dans et autour de l’église de Challuy, l’église de son dernier ministère.
A ce jour, peu de prêtres du diocèse ont reçu un tel hommage, une telle communion de fidèles. Ensemble nous avons célébré sa pâque, son passage de la mort à la Vie. Ce qui n’empêche pas que désormais il nous faut vivre avec son absence. Notre pasteur est mort, son troupeau est orphelin.
Comme le dit St Paul, l’abbé Bernard BEZILLE a toujours proclamé que rien sur cette terre ne pourra nous séparer de l’amour de DIEU manifesté dans le CHRIST JESUS notre SEIGNEUR ;
Ce qui fait la valeur d’une vie et lui donne tout son sens c’est l’amour dont elle a été remplie. La vie de Bernard BEZILLE a été remplie d’amour.
Nous tous, de la jeunesse à la soixantaine nous sommes vos enfants spirituels.
A DIEU l’abbé – Merci – continuez à nous montrer le chemin.
Alain MAGNARD |